J’ai eu le bonheur de rencontrer Elsa Flageul lors de la Nuit des livres à la Garenne Colombes , et ayant déjà énormément aimé son tout dernier roman: l’hôtel du bord des larmes , c’est plus que tout naturellement que j’avais envie de découvrir un autre roman… et waouhh j’ai été très touché par ce roman très fort !
Ils sonnent à l’interphone, s’annoncent, entrent, ouvrent leur casier fermé à clef, y déposent leurs sacs, leurs manteaux, se lavent soigneusement les mains au savon …
Ils ouvrent la porte qui sépare César du reste du monde. Chaque matin, après avoir accompli tout cela, Alice met la main sur la poignée de la porte, chaque matin elle prend une grande inspiration, ferme les yeux et dit tout bas : j’espère que la nuit s’est bien passée. Chaque matin.
En réalité chaque matin elle se demande : mon bébé est-il mort?
PRENANT – FORT – POIGNANT – TOUCHANT
Un roman d’une finesse et d’une force inouïe…. Je n’ai pas pu m’arrêter de le lire, ne faisant aucune pause, ou à peine pour respirer…
Un roman fort , très fort, les sentiments présents y sont très très touchants…
( J’ai été très touché par cette histoire, même si mes deux enfants sont nés après termes , j’ai été touché par la prématurité des garçons d’une de mes amies, enceinte à chaque fois en même temps que moi et pour qui cela ne s’est malheureusement pas bien terminé… ) Du coup tout au long de ma lecture, j’ai repensé à toute cette période angoissante qu’elle même vivait après ses accouchements.
C’est un roman très intimiste, ou l’on suit le combat de ces deux jeunes parents, devenus parents un peu plus tôt que prévu qui doivent affronter la grande prématurité de leur fils, qui doivent apprendre à être parents, apprendre à vivre à trois…
La plume d’Elsa Flageul est très fluide, simple, très douce et quelque fois bien abrupte.. et c’est ce qui rend ce roman ou se mêle les différents points de vue ( grâce au journal d’Alice ) si réel et si intense. Des phrases chocs, des phrases “coup de poing” dont on ne ressort pas indemne…
“Le vrai c’est maintenant, le réel c’est tout de suite et ça ressemble à ça.”
” Mais la peur, c’est comme le froid, ça vous glisse sous la peau, ça vous rentre sous les ongles, ça vous glace le sang, ça vous gèle les os, c’est tout le corps alors qui se met à trembler, à claquer des dents, et même quand l’atmosphère se réchauffe, le corps garde en lui le souvenir du tremblement, de l’effroi, comme une empreinte.”
“Une vie, ça ne se mesure pas. Une vie, ça ne se compare pas.”
“Le silence est une bombe à retardement. Un jour elle vous explose le coeur.”
Mais au delà de cette naissance, et de cette grande prématurité, la grande question de ce roman est bien la suivante : que devient le couple lorsqu’un enfant nait ?…
Une beauté incroyable ce roman… j’ai déjà hâte de lire un autre roman d’Elsa Flageul qui est dans ma Pal : Les Mijaurées.
